Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mam'zelle l'étudiante & M'dame Prof
23 mai 2012

Ah là qui va là, c'est Mam'zelle !

Les p'tits loups,

Oui, je sais, j'abuse. Mais veuillez excuser mon cruel manque d'actualisation de ce blog qui tombe jour à jour dans les bas fonds de l'inexistance bloguesque. Mam'zelle a comme du mal à pouvoir essprimer tout ce qu'elle aurait envie de dire. Fatigue. Physique (même si je passe la plupart de mon temps à : dodo, re-dodo, canapé, re-dodo, télé, canapés étrangers, dodo) mais surtout morale.

Mam'zelle en a comme qui dirait plein les baskets (qu'elle n'envisagerait même pas en rêve porter, talons de 5cms minimum dans ta gueule forever)(en plus baskets = sport = concept totalement inconnu de Mam'zelle (sauf celui regardé à la télé, avachie dans le canapé à se baffrer de chips)(quand je vous disais que le sport et moi ne faisons que 2.000)) :

 

  • Mam'zelle craquotte légèrement en poussant la porte de son collège. Non pas pour les élèves. Ces chères têtes blondes (ou brunes)(ou rousses (Kikou à Scott-poil-de-carottes)) n'affectent en rien le moral de Mam'zelle. Ils sont même plutôt bien rigolos. Comme par exemple cette semaine où, faisant passer les oraux d'HiDA (nouvelle épreuve poubelle du brevet qui consiste à "présenter des oeuvres artistiques dans le but d'éveiller les goûts artistiques des adolescents, tout en développant leur esprit critique" ou plutôt je dirais à "se farcir des oraux censés durer 10mn montre en main mais assister à des exposés d'1mn40 à base de "Guernica, tableau de Pablo Picasso est un tableau qui montre la ville de Guernica, en Allemagne. Oui, passke Pablo Picasso était allemand et là on montre la guerre, et la guerre c'est mal surtout qu'Hitler ce bâtard il a attaqué Guernica avec des bulldozers"") Mam'zelle s'est bien poilée. J'ai aussi décidé d'abandonner quelques combats qui étaient perdus d'avance et je ne ronchonne plus lorsque je me retrouve face à Mélissa qui perturbe le cours avec des "walla trop relou sa reum!". Je m'en bats un tout petit peu la coquillette. Non pas pour les élèves. Mam'zelle craquouille puisqu'elle ne sait encore pas où va l'amener cette chouette formation.


 

 

  • Alors peut-être. Peut-être que dans mes rêves les plus foufous à cause d'une histoire de rapports choupinesques la lueur d'espoir, de joie immense, de coup de bol, Mam'zelle pourrait être titularisée dès la fin de cette année. Une année d'enseignement et BAM, déjà titulaire ne passe pas par la case CAPES, touche le salaire d'une vraie prof, chope la carte chance "Bahut tranquillou" pour ne pas atterrir en prison passke tu auras émasculé Jordan qui te brise les corones que tu ne possèdes pas, Mam'zelle. Il se trouve que l'éventualité que Mam'z soit titularisée illico presto est minime mais sans doute existante. Achtung ! Los : je ne me fais pas de plans sur la comète. La chance de décrocher la lune et de ne pas avoir à la montrer pour obtenir le précieux sésame qu'est le papier de titularisation est aussi mince que le sont mes cuisses galbées et sculptées telles celles d'une déesse grecque. Mais tous les espoirs sont permis...

 

 

  • Pourquoi donc espérer plus que de raison ? Parce que bordel sa race : l'université n'est qu'un ramassis de suceurs. Et pas des petits. Ceux qui cirent magnifiquement les pompes et qui courent comme des dingues après les notes comme un chien court après sa baballe pour avoir un susucre. En clair : je ne supporte plus le côté CONCEPTUEL, totalement détaché de la réalité qu'est l'université. Je vomis les théories toutes plus irréalistes et incohérentes qu'un épisode de Secret Story ou Tellement Vrai (quand je vous disais passer la plupart de mon temps à végéter devant la télé (matez donc cette assonance en é mes amis !)). La formation des enseignants est une supercherie des plus incroyables possible. Un exemple : devoir écrire : "Le dossier coincide avec la définition du niveau B1 („Peut comprendre les points essentiels quand un langage clair et standard est utilisé et s'il s'agit de choses familières dans le travail, à l'école, dans les loisirs, etc. Peut se débrouiller dans la plupart des situations rencontrées en voyage dans une région où la langue cible est parlée. Peut produire un discours simple et cohérent sur des sujets familiers et dans ses domaines d'intérêt. Peut raconter un événement, une expérience ou un rêve, décrire un espoir ou un but et exposer brièvement des raisons ou explications pour un projet ou une idée.“) dans le sens où le lexique relatif au dossier correspond à un langage standard, et les situations communicationnelles s'y référant relèvent du „discours simple et cohérent sur des sujets familiers“." (copyright Mam'zelle) ne revient qu'à causer de : Voilà, c'est un truc qui peut être fait pour des élèves de seconde, passke c'est un peu compliqué mais pas trop. Je n'en peux plus de devoir me plier à des exigeances qui, au final, n'auront aucun rapport avec l'exercice, avec la pratique, le terrain, la communication de savoirs. Si auparavant je maudissais le fait d'être contrainte et forcée de maîtriser sur le bout des doigts la biographie de Guillaume II, aujourd'hui j'ai des hauts le coeur d'être obligée de me plier à ce conformisme. Bordel. Etre prof, c'est être prof. Pas conceptualiser à bavasser 3.000 ans sur "Tiens, et si la démarche pédagogique ne s'inscrirait plutôt davantage dans l'axe structurel et communicationnel de la transmission de savoirs tout en prenant pour base l'approche symptômatique des fonctions langagières exploitées ?" (avouez que cela ne veut RIEN dire mais je parie mon chat que ça passerait TOUT SEUL dans un rapport de stage ou bien mémoire à la noix de fin de cursus). Je n'en peux plus de me farcir sans cesse les mêmes rapports insipides et creux. Je VEUX du CONCRET. De la réalité. Du vécu.

 

 

  • Mais j'ai pu avoir du vécu. Et ça, c'est über-cool ! Voilà pourquoi la perspective de me réaliser dans l'enseignement est un des challenges les plus primordiaux que je me fixe. C'est complétement con, mais j'adooooooooooore (regarder danser les gens... ah je trouve ça fascinant.... au bar du Louxor....) être prof. Même si parfois, j'ai comme la vague impression que pour certains de mes collègues, je ne fais que jouer à la prof qui "fait des collages pourris"... Mais en éclipsant ces têtes de cons, j'ai réellement cette impression que je PEUX être considérée à part entière à la fois comme une prof, mais également comme une bonne prof (ou prof bonne, comme vous voulez)(tout dépend le point de vue).

Mam'zelle n'est plus étudiante. C'est un fait. Elle a dépassé ce stade, cet état, ce statut qu'elle estime être totalement obsolète. Elle ne se reconnaît plus dans ses camarades. Elle n'arrive plus à trouver sa place au sein des couloirs de l'université. Elle n'a plus le courage d'être étudiante. Elle est Mam'zelle Prof. Un point c'est tout. 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
B
Mam'zelle prof tu ne veux pas enseigner à l'université ? Ca serait vachement chouette de t'avoir comme prof' haha. Sérieusement, je comprends ce que tu ressens, j'ai éprouvé le fait de vouloir du concret cette année (ma première année à l'université). Je sais, je vais encore en baver longtemps. Tant piiiis je me consolerais en lisant ton blog :).
Publicité
Archives
Publicité