Que devient Mam'zelle ... ?
J'ai du mal à écrire ces temps-ci. Non seulement par manque cruel de temps mais aussi par manque de volonté d'écrire.
Me voilà officiellement en vacances, même si dans mon esprit je ne réalise pas encore tout à fait que je ne donne plus cours. Je n'ai pas quitté mon premier établissement avec nostalgie, et lorsque définitivement je le quitterai dans quelques jours, je ne pense verser aucune larmes. La faute à quoi ? Plein de choses. Ces choses n'ont pas de liens avec mes élèves. J'avais décidé les derniers temps d'adopter une attitude d'indifférence totale vis-à-vis d'eux. Ni en colère, ni pleine de joie, je laissais passer les choses avec un flegme bien caractéristique. J'ai surtout été déçue du comportement de certains collègues. J'ai réalisé en fin d'année qu'ils avaient tous plus ou moins laissé tomber, baissé les bras. A chaque fois que je pénétrais dans la salle des professeurs, je sentais morosité, bureau des pleurs et des plaintes, déprime, visages tristes, renfrognés et livides. Moi qui pensait avoir des traits en commun avec eux, je me suis lourdement trompée. Alors est-ce là la fraicheur d'un début de carrière... je ne sais. J'ai été terriblement déçue du comportement d'un collègue en particulier. Ce même collègue dont j'avais vaguement parlé il y a de cela quelques temps. Etant devenu ami, puis amoureux transi secret, puis re-ami, je me suis rendue compte qu'une grande gueule est incapable de s'expliquer, d'avouer ses sentiments, de discuter et aborder des points qui auraient été indispensables à évoquer. Est-ce là aussi le grand drame de ma vie de penser que certaines personnes éprouvent de la sympathie et se déclarent amis alors que la réalité est bien plus complexe ? Je me suis aperçue que je l'ai fait fuir, à ma grande tristesse. Mais comme dit la chanson : "Une gonzesse de perdue c'est dix copains qui r'viennent".
C'est ainsi que j'ai abandonné plus rapidement que prévu mon investissement dans la vie du collège, me consacrant à une activité d'autant plus importante : mon engagement politique. Et je dois dire que cet engagement est la grande révolution de cette année. En effet, enfin j'ai réalisé l'importance de s'impliquer, de participer, d'être présente. Mon dernier article davantage musical (et vinassé, je le concède volontiers) reflète et annonce de quel bord je m'engage. J'ai décidé de m'investir dans le combat de gauche. La véritable lutte de Gauche avec un grand G et la gauche vraie. Je vais donc vous causer un peu de ma vision de la politique. Mam'zelle est issue d'une famille qui a toujours voté à gauche. Elle a toujours vu sa famille aller aux manifestations, aux diverses Fête de l'Humanité, et depuis bébé, j'ai bu le biberon communiste. Cependant, je me voulais pas me frotter à la politique et encore moins plonger dans le bain du militantisme. Je ne me sentais pas prête à comprendre ce que peuvent être des convictions, des choix politiques. Et j'ai eu 18 ans. Et j'ai commencé à voter. Comme la famille, j'ai voté communiste dès le début. Pour mon maire. Pour les régionales. Et enfin, en 2012, pour les présidentielles et les législatives. C'est à partir de ce moment là que je me suis rendue compte de l'importance qu'occupe la politique dans ma vie. Alors oui, je l'avoue, la candidature de Jean-Luc Mélenchon (petits coeurs ! petits coeurs !) a grandement motivé mon engagement. Loin de jouer les groupies politiques (quoique...) j'ai découvert à travers la campagne du Front de Gauche tout ce que je n'avais jusqu'alors trouvé dans les différentes actions du Parti Communiste Français : du renouveau, de la fraîcheur, de la conviction et surtout, surtout, de l'Action. Si je n'avais auparavent trouvé ma place au sein de ce parti, c'est avant tout pour l'inertie qui la caractérisait. Je ne trouvais pas cela intéressant d'assister à des réunions entre deux / trois vieux communistes ancrés dans leurs positions ou bien participer à des couscours party tous les mois sans avoir de réelles discussions et débats. Et les jeunes communistes je n'en parle même pas, j'avais eu assez d'échos comme quoi ce n'étaient que des hippies qui s'amusaient à fumer des joints plutôt que d'agir. Très peu pour moi. C'est ainsi que lorsque j'ai commencé à m'impliquer dans la vie de la section de ma région, j'étais sceptique. Qui ai-je rencontré ? Des personnes de tous horizons. Du prof retraité ancien syndicaliste qui est décidement ultra-funky, sourd comme un pot et très grivois à ses heures perdues, le tout nouvel adhérent super impliqué, présent à toutes les manifestations, à toutes les actions, tous les tractages, collages etc... Les jeunes communistes. Du brésilien à l'adulscent, en passant par le vieux de la vieille. Des personnes ouvertes d'esprit, qui sont toujours prêtes à aider, à parler, à communiquer, à s'exprimer, à AGIR.
Je suis donc depuis hier une nouvelle adhérente au Parti Communiste Français. Et pas peu fière !