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Mam'zelle l'étudiante & M'dame Prof
13 octobre 2012

Blog en reconstruction, blogueuse en reconstruction

Les p'tits chats,

J'inaugure une nouvelle partie de ma vie qui va apparaître dans ce blog : mon engagement militant. Voilà quelques mois déjà que je dissémine ci et là quelques bribes de ce bout de chemin que je suis en train d'accomplir. Sur cette nouvelle rubrique (qui pourrait peut-être si j'en ai le temps, la chronophagie faisant partie intégrante de ma life, devenir un blog à lui tout seul) je pourrais parler à la fois de l'actualité qui me fait bondir mais aussi de ce que signifie pour moi l'engagement politique, à travers des récits de rencontres ou bien encore sur le fondement même de ma décision personnelle.

 

Comme vous le savez, il y a quelques mois, j'ai sauté le pas et je me suis "encartée" (terme que je n'aime pas du tout, le mot encarté évoquant de suite une notion de cloisement à la fois idéologique et militant). On va dire plus simplement que je suis devenue membre, adhérente du Parti Communiste Français. Depuis peu je milite, assiste à différentes réunions, participe à des débats, des rencontres. Et j'y trouve une richesse incroyable, celle du partage. Je vais ainsi tenter de vous faire part de ce qu'implique cette notion de partage au sein même de ma visibilité à l'intérieur de ma bande de copains/camarades mais aussi dans ce qu'est l'engagement et le militantisme.

 

En décidant de prendre ma carte comme on le dit si bien, j'ai eu cette impression (même si elle ne s'est jamais fait sentir lorsque je n'avais pas de carte, un sympathisant ayant la même valeur dans la bande) que j'avais cette appartenance réelle à un groupe. Et quoi de plus normal que le partage dans un groupe ? Il me semble qu'aucune autre organisation politique s'investit autant dans le partage. dans le don de soi. Attention les gens, donner de soi pas dans tous les sens du terme ( ;-)))))) >>> clin d'oeil très appuyé). Tout d'abord donner de son temps. Donnée très précieuse dans notre actuelle société où nous sommes toujours à la recherche du temps, où l'on aimerait que les journées durent 48h et où l'on mène une course effrénée. Il est évident qu'il s'agit là d'un investissement, la vie ne nous permettant pas tous d'accorder le temps nécessaire. Pour autant, ce temps nous pouvons le trouver, au creux de deux heures à ne rien faire, en se bougeant les fesses un samedi matin au lieu de faire une grasse matinée. Et ce partage passe par ce temps que l'on y accorde. Pour autant, je suis sans cesse époustouflée par cet entrain toujours visible. En y réfléchissant deux minutes, je me suis dit que c'était tout à fait normal. Au sein de mon groupe je trouve toujours une épaule sur laquelle m'appuyer (ou une langue pour me lécher le visage... ;-))) >>> clin d'oeil toujours très appuyé) une oreille pour être écoutée, un sourire pour me redonner le moral. Mais j'y retrouve une certaine bulle dans laquelle je peux me lover pour échapper le temps d'un instant et qui m'extirpe de mon quotidien souvent laborieux. Alors bien évidemment, je vous vois venir, ce n'est pas non plus le pays des Bisounours. Un groupe qui se forme autour d'idées n'aura pas forcément des affinités personnelles à chaque cas de figure. Comme dans la vie de tous les jours, nous nouons des liens plus proches avec certaines personnes alors que nous montrons quelques divergences. C'est biensûr aussi pour cela que je reste très méfiante dans mon statut de jeune militante et jeune femme et jeune femme pas non plus "dégueulasse". J'ai effectivement eu quelques déboires lors de mes débuts, certains hommes sautant sur l'occasion (il ne faut pas oublier qu'un homme peut parfois "rester un homme" (je déteste tout autant cette expression) c'est-à-dire peut faire passer ses pulsions avant son engagement politique) me proposant leurs faveurs. J'ai parfois eu du mal à faire entendre que vie personnelle et privée n'avait rien à voir avec la vie militante et que par conséquent je tenais plus que tout ne pas mêler les deux et surtout bien préciser que je ne considérais pas le militantisme comme étant une annexe de Meetic. Je reste également méfiante sur mon jeune âge et tend à me positionner très clairement en m'investissant au maximum pour imposer ma vision et mes idées. A l'heure actuelle les choses sont mises au point et je suis considérée comme militante avant tout. Ainsi, j'ai depuis réussi à m'intégrer, à faire partie de ce groupe. 

Le partage passe donc premièrement dans l'investissement que l'on y met.

 

Le partage se fait à l'intérieur même de ce groupe. Que ce soit tout simplement par le partage matériel. Qu'un tel n'ait pas de voiture, un tel vient le chercher, qu'un tel ait des problèmes on le soutient de la manière qui nous semble être la plus appropriée. Mais elle passe par l'échange d'idées, au coeur de l'engagement politique. Il est nécessaire de réflechir ensemble. Il est très important de s'exprimer. Expression, partage, vous voyez le lien ? Bon, j'essplique. L'idée doit sans cesse être mise en mouvement, sans quoi avancer n'est pas possible. On a souvent considéré le PCF comme rigide, fermé dans son marxisme le plus primaire. On ne se leurre pas, surtout moi, dans l'esprit majoritaire (que certains appellent la masse des moutons mais je n'utiliserais pas ce terme) le communisme est imaginé comme étant poussiéreux, vieux et dépassé. Personnellement, moi qui a toujours baigné dans cette ambiance communiste, voyant la plupart de mes proches participer à ce parti, j'ai jusqu'à peu vu le PCF comme inaccessible à la jeunesse, peuplé de vieux cocos et j'avais jamais vu la jeunesse en mouvement au sein du parti. C'est là qu'intervient ma grande idée, celle de la mouvance du Front de Gauche. Ce mouvement est indispensable à la vie du PCF, sans quoi la poussière ne pourra pas partir. Le terme Front de Gauche fait tout d'abord moins "peur" que Parti Communiste Français. Le Front de Gauche s'est imposé comme étant rassembleur, créateur d'initiatives et a sorti le PCF de son bourbier. C'est bien pour cela que j'ai encore aujourd'hui du mal à entendre des vieux de la vieille se plaindre du grand tribun du Front de Gauche et qui les a également représenté le cher Jean-Luc Mélenchon. Que son leadership sur la grande force de la gauche dite alternative ne soit pas remise en cause pour des questions idéologiques de "ni Dieu ni César ni tribun". Sans réel porteur d'une idée commune, il est clair qu'il est impossible de réunir et de fédérer. Cette idée Front de Gauche m'est donc chère. Elle apporte un vent nouveau, une volonté de renouveau et de continuité politique. Que le PCF tire ainsi les leçons d'un passé qui les avait presque réduit à l'état de poussière dans la pelote de laine politique. Et l'on assiste aujourd'hui à ce dépoussiérage. Qu'il continue et se propage ! Partager pour faire évoluer.

Et pour faire évoluer qui, quoi ? Principalement les mentalités. Je pense qu'il ne s'agit pas là d'un combat politique au sens le plus pur du terme. Comme je le disais précédemment, il y a une majorité de personnes qui n'ont aucune envie de s'impliquer politiquement. La politique n'est pas une priorité essentielle. Pour autant, la question du chômage, les factures à payer à la fin du mois, ce que l'on subit au quotidien, les questions sociales sont au coeur des mentalités actuelles. Sans faire de politique, tout le monde s'y voit confronté à cause de la dureté de la vie d'aujourd'hui. Une personne est une voix lors d'un vote. Et c'est là où l'on oublie bien trop souvent que la mentalité vis à vis du monde dont nous sommes confrontés chaque jour n'est pas prête au changement, changement trop radical qui bien souvent fait peur. Là où la mouvance de Gauche est trop peu envisagée par bon nombre de personnes, c'est que l'on n'utilise pas le malheur de la société comme fond de commerce. Tabler sur la misère en disant que tout va être changé d'un coup de baguette magique sans que l'on ait à élaborer quelconque effort, c'est ce qui est exploité par un autre "extrême" celui de la droite la plus extrême. En effet, j'ai eu l'occasion de m'intéresser plus précisement à la manière dont étaient conçus et fabriqués les discours tenus par l'extrême droite. Si je dois faire un résumé très trivial et bien entendu réducteur c'est schématiquement : Vous êtes dans la misère, dans la mouise totale, vous avez l'impression d'être exploités par le système, venez, votez pour nous et nous allons tout changer sans que vous n'ayez rien à faire. Attends, si je réflechis deux secondes, pour la personne la plus moins impliquée politiquement, qui entend un discours frontiste de droite qui lui dit "Reste bien sagement nous venons et réglons tous tes problèmes" et un discours de gauche qui au contraire dit : "Tu es dans la misère, t'es dans la dèche, d'accord, nous sommes exploités par le système, bien. Viens, prend par toi-même l'initiative de changer et si tu y donnes du tien nous pourrons régler des problèmes" le raccourci est très vite vu. Le partage vient d'un effort commun que nombreux ne sont pas prêts à faire parce qu'ils n'ont pas envie d'y mettre de leur énergie. Il faut donc instaurer cette volonté de partage global. Il ne se fait pas exclusivement à l'intérieur d'une communauté qui pense comme toi. Ce serait bien trop réducteur et trop ancré dans un sectarisme tout à fait abject pour moi. Le partage doit se faire sur l'échange, le débat d'idées et sur le fait que l'on doit bien comprendre que l'on ne pense pas forcément comme toi. Ne pas accepter la différence et encore moins le dialogue mène droit au mur enduit de crépis. C'est en ne se fermant pas au dialogue que l'on unit. Et comment ? En s'impliquant et faisant bouger les choses à l'intérieur pour viser l'extérieur. En voulant aller à la rencontre ce qui passe par l'action militante. Là où la boucle est bouclée et où tout se rejoint.

 

Bon, voilà en gros et toujours bien mal exprimé ma position sur ce sujet et sur cette notion. Alors je tiens à dire à nouveau que j'évoquerai bien des sujets, bien des coups de sang vis-à-vis de la société actuelle, qui pourra aussi passer par mon domaine de prédilection qu'est l'éducation ou bien encore sur la formation universitaire calamiteuse. Je reste avant tout une étudiante, une jeune prof, un esprit plutôt revendicateur et jeune qui ne pourra pas tout traiter et tout étudier, mon action militante s'articulant également sur ma situation personnelle. Et puis je me suis dit que c'était franchement mieux de faire un papier sur un thème plus "léger" que de parler par exemple d'un conseil de discipline pas trop sympathique à base de menaces et de larmes ou bien encore de la fatigue qui m'envahit peu à peu. Et pis sinon, je pourrais toujours vous parler des potins du Parti, des histoires de coeurs et d'une Fête de l'Humanité très arrosée et pleines d'anecdotes toutes plus croustillantes les unes les autres.

 

Sur ce, je vais rejoindre mon Doudou pour une séance de câlins !

 

 

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Commentaires
M
Seth,<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis vraiment désolée de ce silence - overoveroveroverbookée.<br /> <br /> Je réponds sous peu et pond un nouvel article très rapidement !
S
Coucou Mamzelle.<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis partagé entre deux sentiments opposés : tu ne dialogues pas avec moi alors je me dis que tu ne trouves pas intéressant ce que j'écris. Mais tu publies mes commentaires et alors je pense le contraire. C'est pas facile.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu écris : "Et pour faire évoluer qui, quoi ? Principalement les mentalités. Je pense qu'il ne s'agit pas là d'un combat politique au sens le plus pur du terme"<br /> <br /> <br /> <br /> Faire évoluer la mentalité me semble éminemment politique. Certes, il ne faut surtout pas l'envisager comme un combat et encore moins un combat entre des gens qui seraient dans des camps opposés.On peut peut-être l'envisager comme un combat contre quelque chose qui s'impose à tous qu'on pourrait appeler des contraintes, des processus, etc...<br /> <br /> <br /> <br /> Peut être veux-tu dire un combat politicien ? Alors là je suis d'accord à cent pour cent. Le combat politicien consiste à faire croire qu'il y a des camps qui doivent s'affronter. Cette arnaque n'est pas l'apanage de la gauche. La droite aussi fait croire que le problème de tout est la conception d'une société de gauche qu'il faut combattre comme un seul homme en obéissant bien à son chef.<br /> <br /> <br /> <br /> D'autre part, qu'il y ait un ensemble de mentalités différentes à faire évoluer me semble une erreur. Vers quoi ? vers une mentalité commune ? Et qu'est-ce qui nous garantit que cette mentalité commune vers laquelle convergeraient les différentes mentalités sera meilleure ? les partis politiques ? Mais s'il y a plusieurs partis, on risque d'avoir toujours plusieurs mentalités. Alors faudrait-il un parti unique ?....Tu vois ce que je veux dire ? voilà une dérive, à mon sens, de l'engagement politique prétenduement de gauche. <br /> <br /> <br /> <br /> C'est au contraire une mentalité unique commune à tous les individus qui nous pose nos problèmes actuels malgré la prolifération de partis politiques et c'est elle qu'il faut faire évoluer en développant les libertés individuelles et non en les restraignant. Je pense que c'est ça la politique au sens noble du terme.<br /> <br /> <br /> <br /> Je te dis cela parce que je n'imagine pas un instant, vu tes textes, que tu fasses partie de ces problèmes que je critique. C'est pour t'encourager à rester sur la bonne voie.
S
oh que non que je ne t'ai pas lue vite fait mal fait. Et même, je te lis et te relis. Parce que ce que tu écris est très intéressant. Et j'aurais tant de choses à te dire que je préfère te taquiner. C'est plus facile et de faire un signe affectueux que de débattre en détail. <br /> <br /> J'ai bien compris que ta façon de prendre une carte n'est pas un engagement à obéir et je t'encourage à persévérer dans cette voie (engagement et obéissance est pour moi un pléonasme).<br /> <br /> Et tu t'y prends bien en ayant ton espace personnel (ton blog) et en souhaitant même le développer. Je te propose ma participation et celle-ci ne sera sans complaisance. C'est le seul moyen d'éviter que le piège (que tu sembles percevoir au début) ne se referme sur toi, peu à peu, sans que tu t'en aperçoives.<br /> <br /> <br /> <br /> Première participation : tu décris fort bien ce sentiment (qui fait du bien) d'appartenance au groupe. Ne crois-tu pas que les pires extrêmismes, dont certains refleurissent aujourd'hui, se construisent sur ce même sentiment ? N'est-ce pas le ba-ba de construction de tout mouvement sectaire ?<br /> <br /> <br /> <br /> Attention, ce sentiment ne me semble pas en cause. Au contraire, il me semble des plus naturels et des plus nobles (non, ce n'est absolument pas contradictoire). Mais le problème, c'est ce qu'on peut faire avec lui. Ce manque d'appartenance (et la mentalité dans laquelle on vit est coupable d'entretenir ce manque) crée un besoin qu'on cherche malheureusement à satisfaire par tous les moyens et fatalement les pires. Mon propos n'est pas de discréditer ce besoin tout à fait légitime. C'est au contraire de faire en sorte qu'il puisse être satisfait sans contrepartie néfaste.
M
Merci pour ton ironie sans faille. Si tu avais bien lu, tu aurais vu que je n'aime pas le terme d'encartée.<br /> <br /> Deuzio, c'est pas toi qui veut tout le temps réflechir ? Ben... y'a les deux, la réflexion et l'action. M'enfin...
S
Encartée au quoi ?!!!<br /> <br /> Alors tu es résignée à ce point ?<br /> <br /> Là c'est sûr, il faut qu'on fasse quelque chose. C'est pas possible que la jeunesse soit si résignée.
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