Quand on a que l'amour
Etre amoureux(se) et étudiant(e), qu'on se le dise, c'est très difficile. Comment ça, difficile ? Vous les voyez pourtant, ces couples qui arpentent les couloirs de la fac main dans la main, en train de s'explorer la cavité buccale à la machine à café, en train de faire des cochonneries dans les salles vides. Qu'ils aillent faire leurs mamours ailleurs, que diable ! Et puis un jour, vous vous retrouvez à leur place, à envoyer des baisers à votre cher et tendre devant la salle E10. Mais pourquoi est-ce si compliqué d'être à la fois étudiant(e) et amoureux(se) ?
1) Votre capacité de concentration est réduite à l'état d'un pruneau desséché. Vous n'avez que faire des discours soporifiques de votre professeur, qui d'une voix monocorde déblatère des paroles pompeuses d'universitaire. Votre cours, jadis organisé, ordonné, clair, fluide et simple à comprendre lorsque le soir vous y jetiez un coup d'oeil devient une bouillie informe. Deux mots écrits à la va vite, entourés de petits coeurs, d'étoiles, de gribouillis tous au doux nom de votre chéri(e). D'ailleurs, vous passez tout le temps de votre cours à compter les minutes qui vous séparent des retrouvailles tant attendues. Vous avez le téléphone portable greffé à la main, écrivant des "Je me fais chier, j'aimerais tellement être avec toi, je t'aime je t'aime je t'aime...". Et dites vous que faire acte de présence est déjà un effort surhumain. Parce que vous séchez beaucoup plus régulièrement les cours. Ah non, pas question de se lever pour aller en cours à 8h alors que vous avez batifolé toute la nuit durant. Et il serait bien triste d'interrompre une scène digne d'un film interdit aux mineurs pour écouter les cours. Non ! Vendu, je n'y vais pas.
2) La rupture nuit gravement à la santé de vos études. Je n'exagère même pas, j'en ai vu des gens louper leur année pour une histoire de coeur. Les effets sont sensiblement les mêmes que lorsque vous êtes en couple. Votre capacité de concentration est réduite à l'état d'une tomate laissée six mois dans le frigo. Vous n'avez que faire des paroles insensées des professeurs, vous voulez aller pleurer sous votre couette, à écouter de tristes chansons d'amour avec les kleenex à disposition. Vos feuilles sont remplies d'insultes proférées à l'encontre de votre ancien amour. Et vous ne relisez même plus vos cours, tant vous passez votre temps à vous morfondre. Vous n'avez même plus envie d'apprendre.
3) Pour la plupart d'entre vous, les études riment avec les soirées étudiantes. Celles là même où vous vous retrouvez avec trois grammes d'alcool dans le sang, à bouger votre corps telle une déesse pour vous mesdemoiselles, ou à essayer de pécho tout ce qui bouge à moins de 2m à la ronde pour vous messieurs. Je ne stigmatise absolument pas ce genre de comportement, et l'infidélité n'est pas une fatalité. Pour la plupart d'entre vous, vous êtes très fidèles, mais qu'on se le dise, un dérapage est très vite arrivé. Une soirée en discothèque et vous vous retrouvez avec une sang sue collée à votre bouche. Les soirées étudiantes sont le royaume de la relation sans lendemain. Faut pas se leurrer, c'est pas là que tu vas rencontrer le grand amouuuuur. Mam'zelle a vu bien des couples se déchirer pour plusieurs raisons, dont l'une, la plus importante me semble t-il, est le fait que les deux personnes ne font pas les mêmes études. Et quand ce n'est pas dans la même ville, loin des yeux, loin du coeur. Vous quittez votre bel étalon pour aller vivre ailleurs, et vous rencontrez sur votre chemin un jeune éphèbe, tout frais, tout mignon. Le ver est dans la pomme.
Etudiants, étudiantes, restez célibatards !